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Les souffleurs de vers
27 octobre 2008

l'amer message

    Message jeté à la mer, mais sage je t'ai à l'amer sentiment d'être délaissée en mon souvenir, bien loin déjà des intenses flots de tes intentions d'amour.
    La bouteille flotte, comme pour faire face à son destin dont je n'espère en vérité aucun résultat, juste de pouvoir jeter à la gueule du monde ce qui crie en moi et qui ne sait en sortir.
Le petit bouchon enfoncé au plus profond de ma paume a clôt enfin ce qui pesait à mon âme (ou du moins ce qui m'en reste). Alors enfermé, protégé, mon secret dont je n'ose même plus avoir honte, hantera celui qui le trouvera. Il décortiquera le léger parchemin enroulé par mes soins, cet inconnu tout étonné lira peut-être ce message avec espoir, au début surement, et son visage décomposé peu à peu fera face enfin à la baie, le regard vers l'horizon, cette immensité que je contemple en ce moment même, alors bien loin de la vie des gens sans histoires son coeur bâtera différemment, comme encré de tristesse, qu'il me comprenne ou non.

    Ne jamais faire de vagues, la mère raison me disait... et voilà qu'en un coup il me pris l'inextricable envie de la contrarier, à coup de ricochets, d'en finir avec celle qui avait pris le coeur de mon amant, qui l'avait hypnotisé méchamment. Sans complexe j'entrepris de l'égorger, celle qui m'avait privé du seul élixir de vie qui m'avait révélé reine. Du haut de mon trône j'avais dégringolé le jour où je les surpris voguant sur l'interdit. Les cris de la sirène l'avait envouté et moi décontenancée je m'en étais allée sans mots mais décorée de mille rivières de larmes. Je voulu en finir avec cette sensation de dépérir, et pour reprendre le pouvoir sur la vie il fallut que je lui enlève la sienne, celle de ma rivale pour qu'elle passe l'autre rive et soit définitivement damnée sur l'île de la souffrance qu'elle m'avait infligée, arrachée à la vie, projetée aux enfers.  Peut-être me diriez-vous que je mérite de m'y retrouver à mon tour, et je sais que la barque amarée peut m'y conduire à tout moment, mais qui me blâmera d'avoir pu me laisser porter par le courant de la haine? à toi bouteille, de t'y perdre à présent.

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